Mon message au président du parlement européen par Michel Destot

Hans-Gert Pöttering animait jeudi soir un « Forum citoyen » à l’auditorium du Musée de Grenoble. En tant que président de l’Association des maires de grandes villes de France, j’avais eu l’occasion de le rencontrer à Bruxelles il y a quelques mois. Nos échanges, hier, dans mon bureau de l’Hôtel de Ville, ont été l’occasion de revenir sur les différents plans d’action anti-crise lancés par l’Union et par les Etats membres ces dernières semaines.

Sur les 200 milliards annoncés, 30 milliards seulement sont assumés par l’Union européenne. En termes de massivité et de cohérence de ces plans d’action, les citoyens européens, inquiets face à la crise, peuvent légitimement se poser des questions sur la capacité de l’Union à faire face.

Selon Dominique Strauss-Kahn, la BCE (Banque centrale européenne) a sous-estimé la dépression. Le directeur général du FMI plaide pour un effort communautaire plus important, rejoignant ainsi Jacques Delors qui évoque l’idée d’un grand emprunt européen.

Pour Hans-Gert Pöttering, l’enjeu majeur réside aujourd’hui dans la défense du marché intérieur et la défense de l’euro dont la stabilité reste essentielle à ses yeux.

« Imaginez ce que serait la crise financière si nous n’avions pas l’euro, dit-il. Toutes les monnaies nationales seraient en compétition les unes contre les autres et nous n’arrêterions pas de les dévaluer. »

Selon le président du Parlement, il s’agit aujourd’hui de donner un cadre, recréer une confiance. Il estime qu’après une période d’hésitations, voire de frictions, les Etats membres sont aujourd’hui sur la même ligne face à la crise. Mais concède en souriant que les Allemands restent allergiques à la notion de « gouvernance économique » et préfèrent parler de « coordination »…

Le Forum organisé hier à Grenoble étant intitulé « Quels enjeux pour l’Europe de demain? », j’ai saisi l’occasion de plaider auprès de Hans-Gert Pöttering pour une sortie de crise plus vertueuse, où la solidarité et l’environnemental serait mieux pris en compte sur nos territoires comme dans nos rapports avec les pays du sud, africains plus particulièrement.

Le président du Parlement partage ce souci.

Les jeunes citoyens européens, dit-il, doivent avoir conscience de leur privilège de vivre dans un communauté de valeurs qui intègre droits de l’Homme, solidarité, état de droit…

Des valeurs qui ne sont pas forcément partagées dans d’autres régions du monde.

« On va fêter cette année le 30e anniversaire de l’élection au suffrage universel direct du Parlement européen. Si on m’avait dit qu’un jour je siégerais au côté de députés en provenance d’Estonie, de Pologne, de Roumanie, de Bulgarie, j’aurais dit : Oui c’est un rêve ! Mais ce n’est pas réalisable… Et aujourd’hui c’est fait. « 

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