Laurent Joffrin, aujourd’hui directeur de publication du journal Libération, était mardi 6 juillet l’invité du 8ème dîner d’Inventer à Gauche.
Ce dîner nous a permis de revenir sur le succès des Etats généraux du Renouveau* organisé il y a quelques semaines à Grenoble par Libération et le Nouvel Observateur, avec le soutien de la mairie de Grenoble. Laurent Joffrin nous a fait part de la volonté du journal Libération de peser comme un acteur social et économique de poids dans la société française. Il a également évoqué les premières propositions qui émergent de ces Etats Généraux et qui feront rapidement l’objet d’une synthèse.
Ce dîner était aussi l’occasion d’aborder avec lui la préparation de la prochaine édition, qui devrait se tenir début de l’année prochaine, de ces rencontres animées par la société civile et qui rappellent, s’il en est encore besoin, que Grenoble ne cesse d’être une ville de débat et d’innovation sociale.
Cette rencontre nous a également permis d’avoir avec Laurent Joffrin une discussion sur l’évolution de la presse française et ses mutations. Sans langue de bois, il nous a décrit une presse de plus en plus centrée sur l’instantané et sur l’anecdote au détriment du raisonnement et de l’analyse. Il a également tenu à réfuter l’analyse selon laquelle les médias font l’opinion. S’il a reconnu que les médias pouvaient favoriser la construction d’une image auprès des individus, il rejette l’idée, en s’appuyant sur plusieurs exemples et analyses sociologiques, que les médias puissent influencer l’opinion. De nombreux contre-exemples confirment cela, citons le « non » au référendum européen de 2005, alors que la quasi-totalité des médias était favorable.
Enfin ce dîner s’est conclu par une discussion sur le « système » Nicolas Sarkozy et les conséquences qu’il provoque en ce moment. Laurent Joffrin nous a fait partager sa crainte d’une montée de l’extrême droite que cela pourrait engendrer.
J’ai profité de cette occasion pour attirer l’attention sur le risque de voir l’ensemble des « élites » mises dans le même sac (élites politiques, économiques, sociales) et pour appeler à une véritable prise en compte de la responsabilité politique qui est la nôtre dans un moment de crise comme celle dans laquelle le Président de la République et son gouvernement nous entraîne. J’ai insisté, avec en tête le souvenir de Pierre Mendès-France, sur l’absolu nécessité pour les élus de montrer l’exemple en adoptant une conduite irréprochable au moment où des sacrifices sont demandés à l’ensemble des français.
Michel DESTOT
Président d’Inventer à gauche
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