L’OTAN a mis aujourd’hui, officiellement fin à 13 années de présence et de combats en Afghanistan.
La force Isaf qui a compté jusqu’à 140 000 soldats provenant d’une cinquantaine de pays, en 2011, fait actuellement ses adieux au pays au cours d’une cérémonie présidée par son commandant, le Général américain John Campbell, au QG de Kaboul. Une étape symbolique est désormais franchie dans la région après l’élection du nouveau Président Ashraf Ghani en septembre dernier et la constitution d’une armée afghane « forte » de 350 000 hommes.
La mémoire d’abord. Le conflit a coûté la vie à plus de 25 000 civils, 13 700 soldats afghans et 3485 soldats de la coalition internationale dont 89 français depuis 2001. Parmi eux, j’ai en tête les noms des 4 soldats de la 93e RAM de Varces, morts au combat le 20 janvier 2012 à proximité de Kâpîssâ : le brigadier-chef Geoffrey Baumela, les adjudants-chefs Fabien Willm et Denis Estin et le capitaine Christophe Schnetterle. Je tiens à leur rendre une nouvelle fois hommage.
A Isaf succèdera dorénavant la mission «Soutien résolu» pour l’aide et la formation de l’armée afghane avec 12 500 hommes.
Restons vigilants. Le processus démocratique n’est pas terminé. Il fut pour le moins difficile depuis 1 an. Les accusations de fraudes et les violences qui ont opposé les deux camps, ont été accompagnées d’une recrudescence des victimes civiles (+19% en 2014). De plus, au cours des 10 premiers mois, la police et l’armée afghane ont perdu plus de 4600 hommes. Le doute plane encore sur les capacités des forces de sécurité afghanes à assurer la sécurité seule face aux Talibans. D’autant qu’aucun accord ne fut trouvé pour constituer un gouvernement d’union nationale et que la situation de faiblesse du Président renforce chaque jour un peu plus les Talibans.
L’ouverture au dialogue entamée par le Président Ghani envers les Talibans au début du mois a, disons-le, peu de chances d’aboutir à des solutions. La coopération internationale doit désormais soutenir deux priorités : la formation de l’armée afghane qui nécessitera sans doute plus de moyens que prévu et le soutien à la transition démocratique par l’aide au développement et au renforcement diplomatique du gouvernement afghan.
Ce sont désormais les conditions pour que l’intervention militaire des forces alliées en Afghanistan soit synonyme de paix durable pour la région.
Michel Destot
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