Malgré la mise en parenthèse pendant quelques jours de la campagne pour l’élection présidentielle en raison des drames survenus à Toulouse et Montauban, le cercle de réflexion Inventer à gauche, que je préside, a organisé un débat sur le thème de l’enseignement supérieur et la recherche. Nous avions à cette occasion trois invités : Marion GUILLOU, Présidente directrice générale de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Olivier BEAUD, Président de la Qualité de la Science française (QSF) et Alain CLAEYS, Député-maire de Poitiers et chargé de l’enseignement supérieur dans l’équipe de campagne de François HOLLANDE.
Ce débat a réuni plus de 120 personnes dont d’anciens Ministres (Alain Richard, Catherine Tasca, Robert Chapuis…), des Maires et Adjoints (chargés de l’université, de la recherche et de l’innovation), des Présidents d’universités, des Directeurs de laboratoires de recherche, des enseignants/chercheurs, des responsables de grandes écoles, des représentants associatifs, des étudiants…
J’ai pour ma part souhaité insister sur plusieurs points. Nous sommes entrés dans l’ère du savoir. Une compétition mondiale formidable pour la connaissance est en cours. L’enjeu est d’attirer en France les meilleurs talents. La croissance de demain, les progrès de la science et de la technique, y compris pour faire face aux nouveaux défis – santé, devenir de la planète – se jouent sur la qualité des investissements dans le « capital humain » et donc, pour une bonne part, dans le nombre d’ingénieurs et de docteurs que nous formerons. Nous devons donc construire un système cohérent autour de l’enseignement supérieur, de la recherche, de l’innovation et de l’industrie.
Pour illustrer mon propos, j’ai pris l’exemple que je connais le mieux, celui de Grenoble, ville dont je suis maire depuis près de 17 ans et qui est reconnue comme un pôle d’excellence en la matière :
– ville souvent classée première ou deuxième de France où il fait bon étudier : 160 nationalités sont représentées et plus de 60 000 étudiants,
– ville où il fait « bon chercher » : 20 000 chercheurs publics et privés, 120 laboratoires de recherche, Minatec, le Synchrotron, les laboratoires de l’UJF, de Grenoble-INP…
– ville où il fait bon innover : le magazine Time nous classait il y a quelques années comme la capitale européenne secrète de l’innovation, certains parlent même de « Silicon Valley à la française »…
Je pense que l’innovation découle de bonnes capacités de recherche et que la recherche performante est le fruit d’un enseignement supérieur de qualité. Je milite pour qu’il existe par conséquent un continuum entre enseignement supérieur, recherche et innovation, au service de nos entreprises et donc de l’emploi, première préoccupation de nos concitoyens.
Michel DESTOT
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