Les citoyens, les militants, les élus qui se regroupent autour « d’inventer à gauche » sont bien conscients que les rapports sociaux inhérents à une économie mondialisée, financiarisée, engagée dans une course effrénée vers le profit vivent une crise majeure, ne peuvent éviter de profondes remises en questions et que celles-ci n’épargnent pas la gauche.
Nous ne retrouverons pas au lendemain de cette crise – à supposer que sa sortie soit prévisible – le rôle d’un compromis social qui avait renforcé le rôle d’un Etat régulateur et redistributeur, assuré des avancées remarquables et que le néo conservatisme libéral avait bousculé.
Les déséquilibres profonds dont la crise actuelle tire son origine et qu’elle accentue nous obligent à inventer, à réécrire notre projet de société, notre modèle de développement économique.
Nous pensons néanmoins que la page n’est pas blanche, qu’il existe des contre-courants, des initiatives socio-économiques que la société civile porte en elle-même et qui constituent de premières réponses à la crise, de premières manifestations d’un autre modèle de développement, d’une économie plurielle, responsable et solidaire.
Les citoyens les connaissent bien dans leur vie quotidienne : protection de l’environnement, consommation responsable, crèches inter parentales, co voiturage, services divers aux personnes dépendantes dès lors qu’ils n’ont pas le profit pour finalité, coopératives de production, de consommateurs etc… Nous les trouvons partout ; les élus les soutiennent ; elles sont ancrées sur leur territoire.
Mais segmentées, encore marginales sur un marché imprégné d’idéologie libérale et de pratiques de marketing, elles ne s’inscrivent pas encore dans un projet de société et la gauche ne paraît pas leur conférer une dynamique de transformation suffisante.
C’est pourquoi un groupe très large d’entrepreneurs sociaux, de responsables associatifs et syndicaux, d’économistes et de sociologues a décidé de mener un travail collectif, que je pilote, pour illustrer par la preuve la nature et l’impact de ces initiatives et formuler des propositions permettant de changer d’échelle et de réencastrer le mouvement dans des perspectives plus larges, celles d’un changement de cap de l’économie et d’un projet de société.
Ce travail, qui est bien avancé fera prochainement l’objet d’un manifeste et d’un ouvrage collectif dont vous pouvez trouver le texte d’orientation sur le site www.idies.org dans la rubrique « entreprise pluralisme ». N’hésitez pas à nous transmettre vos réactions et à le faire connaître si vous y attachez l’importance qu’il nous paraît avoir.
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