Michel Destot vous fait partager un billet d’humeur publié sur son blog.
« Les fêtes de fin d’année nous font partager des moments de tendresse et de joie qui restent dans la mémoire des familles. Elles nous rappellent le bonheur de la vie de famille. Un bonheur qui n’est pourtant pas accessible à tous. Le logement qui conditionne l’accès à la vie familiale, à l’intimité, à la santé ou encore à l’exercice de la citoyenneté, en est une des causes principales.
L’action des collectivités est au cœur de la problématique. Si la situation globale dans notre agglomération reste aujourd’hui très inquiétante pour l’avenir suite à l’arrêt de nombreux programmes de constructions de logements par la nouvelle majorité, c’est à court terme plus critique encore pour l’hébergement d’urgence.
En juillet dernier, avec l’ensemble de mes collègues parlementaires socialistes de l’Isère, nous alertions le gouvernement sur la situation préoccupante de l’agglomération grenobloise. Depuis 2009, la régionalisation de la demande d’asile a eu pour conséquence de concentrer les difficultés sur quelques métropoles françaises dont celle de Grenoble. Les structures d’hébergement d’urgence se sont vite retrouvées engorgées. La création de 142 places supplémentaires en Isère par l’Etat en 2013 s’est avérée insuffisante. La situation s’est ensuite dégradée suite à la fermeture d’un centre insalubre, mesure de sécurité et de dignité nécessaire pour les personnes concernées. Mais plus de 600 personnes se retrouvent aujourd’hui sans solution pérenne dans l’agglomération grenobloise.
Le recours aux nuitées d’hôtel par les collectivités n’est pas une solution fiable socialement puisque l’accompagnement par des professionnels et l’allocation allouée sont inégaux par rapport à ce que proposent les centres d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). Elle ne l’est pas non plus économiquement puisque le coût pour la collectivité dépasse celui d’un logement sur plusieurs mois.
Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, nous avait répondu que la loi Asile qui sera votée en début d’année prochaine, avait aussi pour objectif de renforcer les capacités d’hébergement.
Je défends pour ma part la mise en place d’un schéma de répartition territorial élaboré en concertation avec les intervenants locaux. Face aux fortes inégalités entre les personnes en CADA et les personnes hors CADA, nous devons remplacer progressivement la plus grande part des accueils en nuitées hôtelières par des centres d’hébergement plus adaptés à des séjours de longue durée.
Il y a urgence à agir! »
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